VARIANTES ORTHOGRAPHIQUES

Pas simple pour le généalogiste !

Avant que l'orthographe ne se fige vers 1850 dans l'une ou l'autre des deux formes BEAUMORT et BEAUMORD, le nom s'est aussi écrit :

Tandis que les îles britanniques nous fournissent ces formes supplémentaires, sans qu'on sache véritablement à quel point elles leur sont liées (voir "Etymologie") :

Jusqu'au 19e siècle, on ne trouve aucune logique à la graphie des noms, que ce soit en Basse-Marche ou ailleurs. Des orthographes différentes pour décrire les mêmes personnes, parfois même au sein d'un même acte, étaient alors monnaie courante, rendant difficile le travail du généalogiste ou de l'historien ! Ce phénomène était renforcé par le fait que la Basse-Marche était une zone limitrophe entre terres d'oil et d'oc, entre Aquitaine et Limousin, ce qui conduisait à une multiplicité particulièrement remarquable des variantes des mêmes noms dans cette région.

Il semble que les plus anciennes formes soient celles en "bos" et "mort", ce qui fait penser que l'explication selon laquelle le nom signifierait le "bois mort" semble la plus plausible (voir "Etymologie"). Par ailleurs la présence de la variante BOIMOR(T) dans plusieurs actes corrobore cette thèse.

Toutefois, il est intéressant de constater que lorsque des individus lettrés signaient leur nom au 18e siècle, c'est la forme BEAUMORD qui était la plus répandue, comme en témoigne cette signature de Maximin Louis BEAUMORD, huissier audiencier au siège royal du Dorat vers 1780 :

On peut aussi imaginer que dans l'esprit de quelqu'un qui savait lire et écrire, surtout s'il était homme de loi et directement en rapport avec sa hiérarchie parisienne, cette orthographe rendait la prononciation du nom plus facile pour des gens du nord de la Loire, le nom BOSMORD ou BOSMORT (dont le "s" ne se prononçait en fait pas) risquant d'être prononcée "bossemor" par erreur. Toujours est-il que dès le 19e siècle, les orthographes BEAUMORT et BEAUMORD s'imposent un peu partout, même si l'on trouve encore BAUMORT pour la branche de Cromac.

Enfin, pour être tout à fait complet, signalons qu'un groupe supplémentaire de patronymes apparemment proches du nôtre est issu des îles britanniques, mais ne lui semble curieusement pas lié directement ; en effet, bien que rappelant visuellement le nom BOSMORT, les noms BUSMAR, BUSMER, BOUSMAR, BOSMARUS seraient plutôt des formes dérivées de BOUSSEMAR, un nom visiblement très français qui en est aussi la forme la plus ancienne trouvée outre-Manche (Canterbury, 16ème).

Quant au patronyme BAUMHOR, il est... typiquement hongrois et slovaque !

© 2005 MEGEN - Tous droits réservés