LES BEAUMORT DU BRÉSIL

Récife ¤
MINAS 
GERAIS
¤ Buenos Aires
 L'Amérique du Sud

L'Amérique... depuis sa découverte, symbole de terre promise, et pas seulement aux Etats-Unis. A la fin du 19e siècle, environ 220000 Français émigrèrent en Amérique du Sud (principalement en Argentine et en Uruguay) pour y chercher fortune. Bien évidemment, l'or n'était pas étranger à cette quête.

Parmi tous les migrants français, la famille SCHWOB. Marx, dit Marc SCHWOB était né à Wittenheim dans le Haut-Rhin en 1833, et était monté comme tant d'autres à Paris, où il s'était installé dans le Marais. Le nom SCHWOB, souvent d'origine juive (et sa variante SCHWAB) n'était pas rare à l'époque, et l'on en trouva beaucoup entre 1880 et 1940 à Paris, notamment dans le 4e et le 10e arrondissement. Hélas, déportation oblige, le nom devient assez rare après guerre.

Mais, me direz-vous, que viennent faire des SCHWOB sur ce site ? Nous y voilà. Marc SCHWOB épousa, sans doute vers 1865 en région parisienne, une dénommée Marie BEAUMORD de 12 ans sa cadette. Marie était née au Dorat en 1845, et était issue de la branche du Pézard, étant fille de Jacques BEAUMORD, meunier et domestique, et de Marie Anne CRÉMON.

Quoi qu'il en soit, Marie était mariée, et jusqu'en 1895, année où la famille émigra en Argentine, elle était devenue Bella SCHWOB (un prénom d'usage dont on ne sait à partir de quand elle le porta). Le couple avait plusieurs enfants des deux sexes, mais seul le nom de Martha et celui de Charles nous sont connus. Né IsaÏe Charles en 1866 à Paris, Charles SCHWOB partit, comme toute la famille, pour l'Amérique latine. Certains SCHWOB, sans doute de sa famille, restèrent en Argentine (où ils ont encore des descendants aujourd'hui), mais pour Charles, Buenos Aires ne fut qu'une étape, et très vite la famille émigra au Brésil, s'installant d'abord à Recife dans la région du Nordeste. Charles y épousa Josepha Maria de OLIVEIRA, et c'est là que l'histoire devient plus intéressante encore.


 Quelques BEAUMORD du Brésil...

Une tradition courante au Brésil (et d'ailleurs assez nébuleuse pour qui vient de l'extérieur), est de transmettre aux enfants le nom de sa grand-mère. S'agit-il d'une pratique systématique ? Ou est-ce lié à une région précise ? On pourrait penser que la seule prononciation du nom SCHWOB, quasi-impossible aux autochtones, aurait pu motiver un pareil changement de nom, mais peu importe. Les deux enfants de Charles, prénommés Charlotte et Antonio Carlos, portèrent donc seul le nom de BEAUMORD... et plus encore, c'est ce nom que ce dernier, et lui seul, transmettrait à sa descendance (Charlotte n'ayant eu aucun enfant de ses deux mariages).

Quelques BEAUMORD du Brésil...
(photo communiquée par Ana Maria BEAUMORD)

La famille de Charles (désormais affublé du double nom SCHWOB BEAUMORD) descendit plus au sud dans la région du Minas Gerais, terre promise des chercheurs d'or. Antonio Carlos eut 9 enfants, dont trois garçons, mais ce détail a peu d'importance puisqu'ici tous les enfants, garçons ou filles, ont transmis le nom BEAUMORD ! En 80 ans environ, la descendance d'Antonio Carlos s'élève à plus de 80 individus, tous BEAUMORD (parfois avec un autre patronyme accolé devant ou derrière), dont notamment un brillant universitaire appelé Antonio Carlos BEAUMORD comme son grand-père, océanologue de renom et professeur d'Université (notamment à l'Université de Californie à Santa Barbara). On trouve toutes les professions : dentiste, ingénieur, graphiste, sportif, professeur, éleveur de chevaux de course, et même coureur automobile ! La famille est aujourd'hui très fière de ses racines et de son patronyme français, peu consciente que c'est sans doute en grande partie grâce à elle que le nom pourra perdurer...