LES BEAUMORT DE SAINT-ETIENNE

 Barthélémy THIMONNIER

S'il est une branche mystérieuse, c'est bien celle des BEAUMORT de Saint-Etienne ! Présente dans la région stéphanoise depuis plus de cent ans, cette famille [bomor] aux dimensions modestes est la seule qu'on ait trouvé dans cette région au 19e siècle. Etrange ? Non. La Marche (Creuse) et la Basse-Marche occidentale (Haute-Vienne dans sa partie limitrophe de la Creuse), virent émigrer dès les années 1850 un grand nombre de maçons et de paveurs, principalement vers Paris et Lyon. Une famille [bomor] de Magnac-Laval et une autre de Cromac s'étaient installées à Paris ; on peut donc supposer qu'une troisième famille élut domicile vers Lyon, même s'il nous reste encore à l'identifier.

Barthélémy THIMONNIER (1793-1857)

Les parents durent hélas mourir assez jeunes, et leur enfant, probablement fils unique, se retrouva orphelin. La famille qui adopta ce garçon en région lyonnaise n'était rien moins que la famille THIMONNIER, originaire d'Amplepuis. Si ce nom vous dit quelque chose, Barthélémy THIMONNIER, décédé en 1857, était tout simplement l'inventeur de la machine à coudre ! Il est intéressant de constater que le garçon ne changea pas de nom, mais garda son nom de naissance, ce qui pourrait indiquer que ce n'était déjà plus un bébé au moment de l'adoption.

 Acte de décès d'Adrien Marie Jean

Cet ancêtre dont on sait rien ou presque, mais qui mourut certainement assez jeune lui aussi, eut d'une fille THIMONNIER un fils appelé Adrien Marie Jean BEAUMORT, né à Saint-Etienne en 1898, lequel eut l'infortune d'être envoyé à la guerre à 18 ans à peine, alors qu'il était déjà marié à Marie-Antoinette BENOÎT et père d'un garçon appelé Adrien BEAUMORT comme lui. Le sergent BEAUMORT ne mourut pas au combat, mais décéda en 1919 des suites de ses blessures. Il est officiellement inscrit au rang des morts pour la France.

Est-ce parce que sa mère ne pouvait l'élever seule, ou parce qu'elle aussi était morte jeune ? Toujours est-il qu'Adrien devint pupille de la nation. Il épousa Marthe BOURBON, dont il eut deux enfants, Charles et Danièle, et travailla toute sa vie, comme beaucoup d'autres Stéphanois, à la M.A.S. (Manufacture d'Armes de Saint-Etienne). Il décéda dans cette ville en 2003.

Danielle tient aujourd'hui une boutique de matériel d'art à Saint-Etienne, tandis que son frère, armurier en retraite, est resté d'une certaine façon dans la droite lignée de ses pères, passés en 150 ans de la machine à coudre... à la machine à découdre ! Ils sont les derniers de cette lignée.

Acte de décès du sergent
Adrien Marie Jean BEAUMORT